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UNASUR

Dernière mise à jour : 20 mai


UNASUR union des nations sud-américaines échec

L'Union des nations sud-américaines est une organisation intergouvernementale dont l'objectif est de « construire, de manière participative et consensuelle, un espace d'intégration et d'union culturelle, sociale, économique et politique entre ses peuples, en donnant la priorité au dialogue politique, aux politiques sociales, à l'éducation, à l'énergie, aux infrastructures, au financement et à l'environnement, entre autres, en vue d'éliminer les inégalités socio-économiques, de parvenir à l'inclusion sociale et à la participation citoyenne, de renforcer la démocratie et de réduire les asymétries dans le cadre du renforcement de la souveraineté et de l'indépendance des États » 

Traité constitutif de l'UNASUR (TCU), Brasilia (Brésil), 23 mai 2008


L'histoire de l'UNASUR commence en 2004 avec la création de la Communauté sud-américaine des nations (CSN) le 8 décembre 2004. La CSN réunissait les pays de deux grandes organisations régionales : les pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR) et les pays de la Communauté andine (CAN). Le CSN visait à créer un agenda commun d’opportunités et d’objectifs à atteindre en matière d’intégration régionale. En 2007, le CSN change son nom pour UNASUR. Le 23 mai 2008, lors de la réunion du Conseil des chefs d'État et de gouvernement des pays membres qui s'est tenue au Brésil, les pays ont signé le Traité constitutif de l'UNASUR (TCU), transformant officiellement UNASUR en une personne morale. Le TCU est entré en vigueur le 11 mars 2011. Le 24 octobre de la même année, l'organisation obtient le statut de membre observateur à l'Assemblée générale des Nations Unies.  


Les pays membres de l'UNASUR sont la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Guyana, le Suriname et le Venezuela. Avec la diversité des pays membres, les langues officielles sont l'espagnol, l'anglais, le portugais et le néerlandais. 


La fondation de l’UNASUR est le reflet de la tendance régionaliste dans les pays d’Amérique latine au début du XXIème siècle. Avec le virage à gauche de nombreux gouvernements latinoaméricains et l’arrivée de dirigeants aux influences bolivaristes anti-impérialistes, les pays cherchent à établir de nouvelles alliances dans la région afin de lutter contre l'hégémonie américaine.



UNASUR pays membres
Evo Morales, président de la Bolivie (gauche), Lula Da Silva, président du Brésil (centre), Michelle Bachelet, présidente du Chili (droite), 2008

Structure et fonctionnement de l'organisation


  • Le Conseil des chefs d'État et de gouvernement: organe suprême de l'UNASUR, chargé d'établir les politiques et les actions de l'Union. Il y a une Présidence Pro Tempore; la présidence tourne entre les États membres pour une période d'un an. 

  • Conseil des ministres des Affaires étrangères : adopte des résolutions pour mettre en œuvre les décisions du Conseil des chefs d'État et de gouvernement ; propose des projets de décisions ; coordonne les positions des pays sur les questions centrales d’intégration régionale; développe et promeut le dialogue politique et l’accord sur les questions d’intérêt régional et international.

  • Conseil des délégués: organe exécutif chargé de l'exécution des décisions et résolutions adoptées par le Conseil des chefs d'État et de gouvernement et par le Conseil des ministres des Affaires étrangères.

  • Le Secrétariat Général : représente l'UNASUR sur la scène internationale.


Le siège permanent du Secrétariat général a été établi à Quito, en Équateur, et le siège du Parlement à Cochabamba, en Bolivie. Cependant, avec le retrait de l'Équateur de l'organisation en 2019, l'UNASUR se retrouve sans siège depuis 2019…


UNASUR : une organisation inactive depuis 2017


L'organisation comptait à l'origine 12 pays membres : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Guyane, Paraguay, Pérou, Suriname, Uruguay et Venezuela. 

Cependant, l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Paraguay et le Pérou ont suspendu leur participation en 2018 en raison des nombreux problèmes internes de l'organisation et du soutien de l’UNASUR au gouvernement d’Hugo Chavez au Venezuela. En mars 2019, le président de l'Équateur a également annoncé le retrait immédiat de son pays de l'organisation en raison de son inefficacité.


Avec le retour des gouvernements de gauche au Brésil, en Colombie et en Argentine au début des années 2020 (“nouveau virage à gauche”), ces pays ont réintégré l’organisation. En ce qui concerne l’Argentine, avec l’arrivée de Javier Milei en 2023, le pays s’est à nouveau retiré. 


Les causes de l’échec de l’UNASUR sont nombreuses, mais on peut en souligner quelques unes :

  • La présence hégémonique des États-Unis dans la région et la dépendance économique des pays d’Amérique latine à l’égard des U.S.A. 

  • La fin du mandat du président de gauche Lula Da Silva au Brésil : le Brésil représente un acteur central dans la région, le pays donne la dynamique aux autres.

  • Les pays membres ont des positions politiques et économiques différentes, alimentant les désaccords et rendant la prise de décision très difficile voire impossible puisque toutes les résolutions doivent être adoptées à l’unanimité. Beaucoup de pays ont rejeté à maintes reprises les propositions d’Hugo Chavez en raison de la situation au Venezuela et du non-respect de la démocratie. 

  • Le changement du contexte régional : Si au début du XXe siècle, la majorité des gouvernements latino-américains étaient de gauche ou de centre-gauche, à partir des années 2010, la tendance change et les gouvernements conservateurs sont de retour dans la plupart des pays. L’arrivée d’Iván Duque en Colombie ou celle de Sebastián Piñera au Chili ont rendu difficile l’approfondissement du processus d’intégration.

  • L'intérêt nationaliste dépasse l'intérêt intégrationniste : les pays ne sont pas prêts à abandonner une partie de leur souveraineté nationale afin d’approfondir l’intégration. 

  • La fragilité des gouvernements nationaux et les crises internes telles que les cas de corruption, comme l'affaire Odebrecht de 2016 qui a impliqué entre autres le Brésil, l'Argentine, la Colombie, l'Équateur, le Pérou et le Venezuela. 

  • Les pays ont des politiques étrangères différentes. 


Si la création de l’UNASUR représente l’une des initiatives d’intégration régionale les plus importantes en Amérique latine, elle n’a pas encore démontré sa capacité à surmonter les différences entre les pays et à trouver un terrain d’entente. Bien que l’organisation continue d’exister, elle est quasiment inopérante et l’absence de leadership et le manque d’intérêt de la part des pays rendent difficile sa remise en marche.


Sources :

Cabrera, Alejandra Márquez. « Fracaso de UNASUR : tres factores explicativos : DOI : http://dx.doi.org.10.18847/1.16.9 ». Journal of International Security Studies 8, no. 2 (1er décembre 2022) : 149-68. https://www.seguridadinternacional.es/resi/index.php/revista/article/view/432.


Cedeño León, Jorge, et Angie Sánchez Erazo. « Succès ou échec dans la disparition de l'Organisation régionale internationale de l'Unasur ». Polo del Conocimiento : Revista científico - profesional 6, núm. 6 (2021) : 340-51. https://dialnet.unirioja.es/servlet/articulo?codigo=8017007.


Traité Constitutif de l'Union des Nations sud-américaines.


« UNASUR. Consulté le 14 avril 2025. https://parlamentomercosur.org/innovaportal/v/4503/1/parlasur/unasur.html.


« Unión de Naciones Suramericanes (UNASUR) - Servicio Nacional de Aduana del Ecuador ». Consulté le 14 avril 2025. https://www.aduana.gob.ec/union-de-naciones-suramericanas-unasur/.


« UNION DES NATIONS SUD AMERICAINES (UNASUR) - Mission permanente de la France auprès de l'OEA ». Consulté le 14 avril 2025. https://franceoea.org/union-des-nations-sud-americaines-unasur.


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