Tout ce qu’il faut savoir sur les prochaines élections présidentielles en Amérique latine (2025)
- LatamSinFiltro

- 29 sept.
- 9 min de lecture

Bolivie - Deuxième tour des élections présidentielles, 19 octobre 2025
→ Résultats du premier tour
El 17 de agosto de 2025 se celebraron las primeras elecciones generales en Bolivia.
El Partido Demócrata Cristiano (PDC, derecha), con Rodrigo Paz Pereira como candidato, obtuvo el primer lugar con el 32,06% de los votos. En segundo puesto quedó la alianza LIBRE (centro izquierda), que postuló al expresidente Jorge “Tuto” Quiroga, con el 26,70%. El partido de izquierda del presidente Luis Arce y del expresidente Evo Morales, el Movimiento al Socialismo (MAS) representado por Eduardo del Castillo solo sumó el 3,17% de los votos.
Retrouvez les résultats finaux du premier tour des élections présidentielles 2025 → Résultats Elections Nationales 2025

Chiffre assez étonnant : le vote nul représente 19,87 % de tous les votes → Pourquoi le vote nul a-t-il été aussi élevé? Eh bien, cela a à voir avec Evo Morales…
→ Les divisions internes au sein du MAS affaiblissent la gauche
Le MAS souffre de différends entre ses partisans depuis 2021, lorsque Luis Arce devient président de la Bolivie. A ce moment-là, des tensions apparaissent entre le président du parti et ancien président bolivien, Evo Morales (2006-2019) et Arce. Les deux hommes sont en désaccord en matière de gestion de l’Etat.
A partir de 2024, leur relation se détériore davantage : en décembre 2024, Morales est accusé de trafic d’être humains et un mandat d'arrêt est émis contre lui. L'ancien président dénonce une « persécution politique » de la part du gouvernement Arce et affirme que ces accusations font partie de la stratégie de Luis Arce pour l’empêcher de participer aux élections de 2025. En effet, selon la Constitution bolivienne, une même personne ne peut pas se représenter deux fois, et Morales avait déjà été réélu en 2015. Face à cela, Evo Morales appelle à la révolte, et un groupe de partisans empêche les autorités de l'arrêter.
En février 2025, Evo Morales annonce officiellement sa démission pour rejoindre le parti Frente para la Victoria (FPV) et se présenter aux élections. Morales insiste sur son éligibilité, niant ainsi totalement la Constitution. Les tribunaux ont opposé leur veto à sa candidature.
Suite à cette décision, des manifestations avec des barrages routiers ont été organisées à travers le pays par les partisans de Morales afin de faire pression sur les autorités.

Evo Morales et ses partisans appellent à la démission du président Arce, dont le gouvernement a ouvert une enquête contre lui, accusé de "terrorisme", entre autres. Evo Morales a finalement encouragé l'utilisation des votes nuls lors des élections, ce qui explique le pourcentage élevé (mais sans effet) lors du premier tour.
En raison de toutes ces tensions, la gauche bolivienne se retrouve fragmentée sans projet global et sans ligne directrice, ce qui lui donne désormais peu de crédibilité.
→ La droite revient en force
La division de la gauche a sans aucun doute favorisé la droite, marginalisée depuis plusieurs décennies par l'hégémonie du MAS à la tête du pays. La popularité et les succès économiques de la gauche au début des années 2000 s'expliquent, en partie, par le supercycle des matières premières et par la hausse des prix du gaz (la Bolivie est l'un des plus grands producteurs de gaz de la région).
Cependant, en 2025, la Bolivie souffre d’une crise énergétique et d’une crise économique, notamment en raison de la pénurie de dollars.
Alors que le MAS se désintègre, la droite se réorganise.
La Bolivie entre dans une nouvelle ère. Pour la première fois depuis la fin du XXe siècle, le nouveau président bolivien ne sera pas de gauche, ce qui suppose de nombreux changements structurels.
Honduras - 30 novembre 2025

Les élections présidentielles auront lieu le 30 novembre 2020. Plusieurs postes sont en jeu : président de la République, 128 sièges au Congrès, 20 sièges au Parlement centraméricain, 298 maires et 2 092 conseillers municipaux.
→ Garantir des élections démocratiques, pacifiques et transparentes
Les prochaines élections seront cruciales pour déterminer si le Conseil national électoral (CNE) du Honduras est toujours fonctionnel et transparent.
En effet, lors des primaires de mars 2025, plusieurs problèmes sont survenus. Les citoyens honduriens n'ont pas pu voter simultanément car plusieurs centres de vote n'avaient pas le matériel nécessaire le jour du scrutin. Outre ces problèmes logistiques, le CNE a été complètement discrédité par un conflit interne. Les élections ont été paralysées et le CNE n'a même pas pu publier les résultats en temps voulu.
Le problème du CNE au Honduras, c’est qu'il est contrôlé par les trois principaux partis du pays : National, Libéral et Libre. Ce qui, comme vous pouvez l’imaginer, peut mener à des conflits d’intérêts entre les différents membres du Conseil et nuit à l’indépendance de l’institution.
Autre problème à prendre en compte : la violence politique. Le Rapport sur la violence politique publié en 2022 par l'Observatoire national de la violence (ONV) indique que plusieurs homicides sont commis à chaque élection organisée, notamment car il existe peu de confiance envers les institutions et les résultats annoncés. Suite à l’annonce des résultats des élections présidentielles de 2017, 38 homicides ont été commis (ONV, 2022). Le rapport précise également que :
Depuis la convocation des élections de 2021 par le Conseil national électoral (CNE), qui se sont déroulées du 23 décembre 2020 au 27 janvier 2022, jour de l'investiture de la présidente de la République, Iris Xiomara Castro de Zelaya, 114 cas de violence politique ont été recensés. 27,2 % (31) de ces cas se sont produits entre le 23 décembre 2020 et le 14 mars 2021, date des élections primaires.
→ Les candidats
Il y a officiellement cinq candidats à la présidentielle. Voici les candidats des trois grands partis du Honduras :
Libre : Rixi Moncada, ministre de la Défense du gouvernement de Xiomara Castro (actuelle présidente du Honduras).
Liberal : Salvador Nasralla, ancien journaliste et vice-président de Xiomara Castro jusqu'en 2024.
Nacional : Nasry Asfura, ancien maire de Tegucigalpa de 2014 à 2022.
→ Les défis à relever
La question de l'insécurité et de la corruption sont aujourd'hui au cœur du débat politique au Honduras. Si le taux d'homicides pour 100 000 habitants est en baisse depuis 2021, il reste élevé : 27 homicides pour 100 000 habitants en 2024 (Département des statistiques de la police, 2025). De plus, la corruption exacerbe la méfiance des citoyens envers les institutions étatiques.
Sur le plan économique, le Honduras est l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine. Près de 13 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté (moins de 2,15 euros par jour) (Banque mondiale, 2025).
Le Honduras a besoin de réformes structurelles pour garantir des élections démocratiques, éradiquer la corruption et offrir aux Honduriens des emplois de meilleure qualité et un accès aux services sociaux. Ce n’est pas une mince affaire !
Chili - 16 novembre 2025
→ Les échecs du gouvernement de Gabriel Boric

Le parti Frente Amplio regroupe plusieurs mouvements de gauche, compliquant un peu la recherche d’un consensus entre tous les membres. De plus, Gabriel Boric a dû faire de nombreux compromis pour parvenir à mettre en place ses lois, le Parlement étant fortement divisé, le président Boric a dû négocier à plusieurs reprises avec le centre et la droite. Boric a eu beaucoup de mal à tenir les promesses qu’il avait faites à ses électeurs.
Parmi les échecs du gouvernement Boric, on peut citer le projet de rédaction d’une nouvelle constitution qui a été rejeté deux fois, en 2022 et 2023, ou encore son incapacité à réduire l'indépendance du Chili au secteur minier. L’économie du Chili est toujours basée sur un modèle extractiviste, même si Gabriel Boric a rendu ce modèle plus “vert”, en privilégiant par exemple l'industrie du lithium, ressource essentielle pour la fabrication des batteries de voitures électriques. En décembre 2023, le Chili et l'Union européenne ont d’ailleurs mis à jour les termes du European Green Deal afin d'y inclure de nouvelles clauses environnementales et d'encourager les investissements européens dans les énergies renouvelables au Chili.
Le plus grand échec du gouvernement Boric est probablement sa gestion du problème de l’insécurité. Bien que le président ait promulgué une loi en janvier 2025 créant le ministère de la Sécurité publique, qui a pour objectifs de “sauvegarder, maintenir et promouvoir la sécurité et l’ordre public” ainsi que “la prévention de la criminalité et la protection des personnes” (Ministère de l'Intérieur, 2025), les résultats n'ont pas été tellement positifs. Le taux d'homicides pour 100 000 habitants a stagné. Selon l'Enquête nationale urbaine sur la sécurité citoyenne (ENUSC), menée fin 2024 par l'Institut national de la statistique (INE) et le ministère de la Sécurité publique, 87,7 % des Chiliens perçoivent une augmentation de la criminalité (INE, 2025). De plus, les chiffres de la police nationale démontrent une augmentation de 12 % en 2024 des signalements par rapport à 2023 (INE, 2025).
Malgré ses avancées en matière de droits des travailleurs et de politique sociale, telles que la réduction de la journée de travail, l'augmentation du salaire minimum et la révision des conditions d’accès à la pension de retraite, le taux de désapprobation de Gabriel Boric en septembre 2025 s’élève à 61 % (Cadem, 2025).
→ Les candidats
8 candidats sont inscrits sur la liste électorale, parmi eux :
Jeannette Alejandra Jara Román du Parti communiste (gauche): Ancienne ministre du Travail sous Boric. Bien que son parti ne soit pas si populaire, selon les sondages, Jeannette Jara arrive en tête des sondages pour le premier tour avec 26 % des votes (Cadem, 2025). C’est probablement la toute première fois qu’un candidat du Parti communiste est véritablement susceptible d'arriver au second tour. Le programme de Jeannette Jara est assez proche de celui de Boric, sa victoire n'entraînerait pas de changements structurels majeurs.

José Antonio Kast Rist: ancien partisan du Parti de l'Union démocratique indépendante (droite traditionnelle) qui a fondé le Parti républicain en 2018 (droite radicale? Du moins plus à droite que la traditionnelle!).
Rist avait perdu les élections présidentielles de 2021 face à Gabriel Boric mais en 2025, son parti a plus de notoriété. Dans les sondages, il est juste derrière Jeannette Jara et est l'adversaire numéro un de la gauche chilienne. Les échecs du gouvernement actuel et l'impopularité de Boric ont permis à la droite de s'approprier la vague de mécontentement populaire. Kast Rist défend un rôle mineur de l'État dans l'économie et est conservateur. La question de l'immigration est aussi un sujet central de son programme.

Johannes Maximilien Barents-Von Hohenhagen: Si l'on considère Kast Rist comme radical, Kaiser l'est encore plus! Il est d'extrême droite. Je plaisante un peu, mais de manière objective, les idées de Kaiser sont plus radicales que celles de Kast. Kaiser est favorable à la militarisation des frontières nord du pays et souhaite déclarer l'état d'urgence dans plusieurs provinces chiliennes en raison de l'insécurité. Il souhaite réduire drastiquement les dépenses publiques et libéraliser davantage le marché. Pour faire court, il est totalement opposé à ce que le gouvernement Boric fait depuis 4 ans.
Evelyn Rose Matthei Fornet: économiste, figure de la droite traditionnelle (comme l'ancien président Sebastián Piñera), membre du Parti de l'Union démocratique indépendante (UDI). Son programme et sa campagne sont centrés sur la question de l'insécurité croissante. Matthei Fornet est favorable à l’économie keynésienne et est conservatrice (anti-avortement, rejette le mariage homosexuel...). La candidate est soutenue par quatre partis de droite : le sien (UDI), Renouveau national (RN), Evópoli et les Démocrates, les quatres partis étant réunis sous le pacte « Chili Grand et Uni ».
Conclusion
A moins de 4 mois avant 2026, le paysage politique en Amérique latine est quelque peu flou. La région vit une période d'instabilité politique.
En 2022, la région virait de nouveau à gauche. En 2025, en Bolivie, au Honduras et au Chili, la gauche s'affaiblit et l'opinion publique est polarisée. La carte politique de l'Amérique latine semble progressivement basculer vers la droite.
Trois élections présidentielles seront célébrées en 2026 : en Colombie, au Brésil et au Pérou. Alors rendez-vous en janvier pour discuter de ces élections et de leurs enjeux ! On abordera également le cas particulier de Cuba et du Nicaragua.
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Bibliographie
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Honduras: La Alta Comisionada pide garantizar unas elecciones pacíficas y transparentes | Noticias ONU. (n.d.). Retrieved September 21, 2025, from https://news.un.org/es/story/2021/11/1500372
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Jara lidera la primera vuelta con 26% y es seguida por Kast con 24%, que ha retrocedido 6 puntos en los últimos 2 meses - Sitio Web Cadem. (n.d.). Retrieved September 24, 2025, from https://cadem.cl/estudios/jara-lidera-la-primera-vuelta-con-26-y-es-seguida-por-kast-con-24-que-ha-retrocedido-6-puntos-en-los-ultimos-2-meses/
OACNUDH expresa preocupación por los actos de violencia política en el contexto electoral e insta a Honduras a tomar medidas para garantizar elecciones pacíficas – OACNUDH. (n.d.). Retrieved September 21, 2025, from https://oacnudh.hn/oacnudh-expresa-preocupacion-por-los-actos-de-violencia-politica-en-el-contexto-electoral-e-insta-a-honduras-a-tomar-medidas-para-garantizar-elecciones-pacificas/
Presidente de la República, Gabriel Boric Font, promulga Ministerio de Seguridad Pública: “Estamos celebrando un logro para mejorar la calidad de vida de los chilenos y chilenas” - Ministerio del Interior. (n.d.). Retrieved September 24, 2025, from https://www.interior.gob.cl/noticias/2025/01/27/presidente-de-la-republica-gabriel-boric-font-promulga-ministerio-de-seguridad-publica-estamos-celebrando-un-logro-para-mejorar-la-calidad-de-vida-de-los-chilenos-y-chilenas/
Resultados Elecciones Nacionales 2025. (n.d.). Retrieved September 21, 2025, from https://computo.oep.org.bo/




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